JENNIFER DALRYMPLE
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Metamorphoses

Ateliers Ecriture et Dessin
« Les Métamorphosés »
(du CP au CM2)

L’atelier d’écriture commence par un travail sur l’imaginaire.
En fermant les yeux, et en se relaxant, les enfants (et les enseignants) découvrent un animal ou un personnage imaginaire.
A partir de ce personnage nous laissons venir une histoire qui est ensuite mise en forme grâce à la réflexion.
Ainsi, l’enfant allie le lâcher prise et la construction résonnée pour créer un texte unique et cependant structuré.
Matériel : Un papier, un stylo.

L’atelier de dessin commence comme l’atelier d’écriture, par le travail sur l’imaginaire.
Cependant les enfants peuvent aussi choisir un animal qui leur convient plus que celui découvert dans son imaginaire.
A partir de photographies d’animaux nous apprenons à regarder.
Dessiner d’après un modèle permet d’apprendre à regarder sans préjuger, et à retravailler un détail afin de le comprendre.  En moins d’une heure les enfants font ainsi de grands progrès.

Ensuite nous travaillons sur la structure du corps humain, comment dessiner une personne: son corps, sa tête. Si nous avons le temps nous faisons également des croquis des copains.
Apprendre à dessiner un corps c’est apprendre SON corps, apprendre à se situer dans l’espace et donc se définir et trouver sa place.

Enfin, nous allions le corps de l’humain avec le corps de l’animal.
Nous pouvons le laisser au crayon ou bien le peindre.

Tous ces ateliers se modèlent en fonction du temps accordé.
En une demi-journée nous pouvons initier un travail.
En deux demi-journées nous pouvons aller jusqu’au bout de l’histoire et du personnage dessiné.
Si l’on travaille deux demi-journées, chacune d’elle peut être modulée entre l’écriture et le dessin.

Matériel : Revues, livres contenant de nombreuses photos d’animaux.
Papier brouillon. Papier dessin (format au choix du professeur), ou carton récupéré.
Crayon papier, gomme.
Pour la partie mise en couleur nous faisons avec les matériaux à disposition.
L’encre de chine  avec plume ou pinceau est très agréable.


Picture

Chimères § Métamorphoses

Comment faire découvrir aux élèves cette thématique fondamentale et universelle en s'appuyant sur leur quotidien et sur les histoires qu'ils entendent.

(Ce sont des pistes de travail et de reflexions-Les idées de chacun sont bienvenues pour étoffer, améliorer et nourrir ce texte)

J'ai dans ma maison un être en métamorphose... c'est mon fils de sept ans et demi, encore un peu bébé, déjà pré-ado. Je pense que vous avez ou avez eu le même chez vous ou en classe.

Nous sommes en constante métamorphose. Naissance, enfance, adolescence, etc..

Tout autour de nous est en constante métamorphose. C'est la loi première de la Nature. Cycle des saisons, changements climatiques, évolution des moeurs...

Elle est cette qualité qui permet de s'adapter aux changements inattendus ou imprescriptibles.


Une période de décadence mène à un temps du changement.

Alors, la puissante lumière, exilée, revient.

On enregistre un mouvement, mais celui-ci n'est pas produit de force...

Le mouvement est naturel, il s'élève spontanément.

Aussi, la transformation de l'ancien devient simple.

L'ancien est abandonné et le nouveau introduit.

Ces deux mesures interviennent en accord avec l'époque;

Ainsi, il n'en résulte pas de mal.

Yi Ching

Rien de cela n'est nouveau, cela a toujours été et toujours sera.
Ce phénomène a toujours fasiné l'humain, de tout temps, en tout lieu.

Depuis l'aube des temps l'humanité se métamorphose. Les cultures se transforment, s'adaptent par nécéssité, de gré ou de force.

Les métamorphoses d’Ovide, voilà qui a nourrit des imaginaires d’innombrables générations et donné des mythes riches et profonds à notre civilisation.

Quelle fascination a donc l’humain de tout temps, de toute culture pour ces humains qui se transforment, ou ces êtres nés ainsi, en espèces mélangées, ces chimères faites d’un morceau de ceci avec une pièce de cela.

Est-ce tout simplement parceque la permanence n'existe pas, tout se transforme sans cesse, et cela en commencant par notre propre personne qui passe de l'enfance à l'age adulte et ensuite à la vieillesse avant d'affronter l'inconnu de la mort?
Sont-ce nos mémoires qui se rappellent en nous ces temps lointains, lorsque nous étions «cette partie de la forêt qui se mit à penser…?

Ou cela remonte-t'il plus loin, avant que, petit être unicellulaire flottant dans l'eau electrifiée d'une Terre naissante, il y a 3 ou 4 milliards d'années, nous ne soyons séparés en espèces animales distinctes...

Ou plus loin encore...

La séparation fut-elle si douloureuse… que nous nous raccrochons à ces mémoires ?

Ou peut-être n’a-t-elle jamais eue lieu? Et tel serait le secret des chamanes, des sorciers et autres godhi du monde entier, ceux qui dans la transe induite par le son d'un tambour ou par la "petite fumée" s’en vont quérir conseil auprès de nos grands frêres et vieux maitres dans les mondes intangibles.

Au cours des siècles l'union entre l'Humain et la Nature a donné mille formes religieuses et un nombre infini de dieux aux formes animales : L'esprit Chacal, Horus, Anubis, Ganesh, Quetzatcoatl, les anges...

Ces dieux ont été vénérés, peints, sculptés, arrangés, oubliés...

Lorsque la mémoire de notre lien ancien commençait à se perdre, de courageux conteurs allaient de maisonnée en maisonnée, et s’il trouvaient là un bon feu et et assiette pleine ils racontaient les histoires des temps anciens, de ces chimères et de ces métamorphoses...

Alors dans ces contes les enfants se transforment en cygnes, la femme-araignée tisse l’histoire du monde, Ulysse resiste au chant des sirènes et par amour, Io est transformée en vache.

Le temps passe, et les récits du passé s'éfillochent. Les conteurs ont des souliers percés. Mais quelques plumes vaillantes vont dans les maisonnées, récoltent ces récits.

Au temps des romantiques, puis au début du 20 è siècle, des poètes et des écrivains effrayés par la destruction industrielle et la folie des guerres ramènent à la vie les mythes et les héros des temps mythiques. Les arbres se dressent, les faunes et les centaures se rebellent.

Plus nous nous eloignons de la Nature, plus les contes enchantés reprennent vigueur.

Ce n'est pas un hasard si ces récits font aujourd'hui des films à grand spectacle.

Stan-Lee crée les supers-héros, et ce sont tous les panthéons du passé qui submergent notre présent. Myazaki met en images les contes shintoistes et animistes du Japon et c'est le monde tout entier qui s'émerveille et en redemande.

Il n'est donc nul doute que notre séparation d'avec la nature est source de souffrance, pour les humains comme pour leurs frêres animaux et végétaux…

Dans une caverne des pyrénées, un sorcier dansant inscrit sur la roche il y a trente mille ans nous rappelle notre union incontestable avec le reste du vivant.

Dans les récits de tous les peuples humains, des terres-australes au terres septentrionales, du levant au couchant, et dans le cœur même des mondes imergées, les êtres mi-hommes-mi-bêtes racontent cette histoire commencée à l’aube des temps, dans le temps du rêve …


1- La métamorphose dans la nature: La métamorphose est un changement naturel par lequel passent tous les éléments et tous les êtres vivants.

En commençant par le quotidien (regarder par la fenêtre, regarder autour de soi, se regarder soi-même), nous pouvons faire comprendre aux enfants que la métamorphose est un phénomène naturel, constant et merveilleux (qui suscite l'étonnement et l'admiration).
a-La métamorphose des éléments: Deux exemples:

métamorphose de l'eau en glace, en liquide puis en vapeur.

La cuisson d'un aliment.

b-La métamorphose des saisons.

"La nature au fil des mois", (René Mettler, Gallimard jeunesse)

c-La métamorphose végétale.

"La parenté secrète des différentes parties externes de la plante, à savoir des feuilles, du calice, de la corolle, des étamines, qui se forment successivement et comme naissant les unes des autres, a été reconnue depuis longtemps par les savants. On a nommé métamorphose des plantes l'action par laquelle un seul et même organe se montre à nous diversement transformé."J. W. GOETHE (1790)
Graines, fleurs et fruits. L'arbre nait, grandit, meurt et se décompose.

"Tout pourrit", (Hirotaka Nakano, L'Ecole des Loisirs) -Sur internet vous trouvez une animation pédagogique science et albums à télécharger.

d-La métamorphose animale: Grenouille, papillon, moustique...

Beaucoup d'animaux ont un cycle vital dans lequel se succèdent deux ou plus de deux "formes" différentes (chenille et papillon, têtard et grenouille, etc.). Ces "changements de formes" ou métamorphoses sont apparus indépendamment dans diverses lignées et ne sont donc pas homologues, si bien qu'il est préférable de parler de "métamorphoses" plutôt que de "la métamorphose". Ces phénomènes ont généralement une fonction adaptative, permettant aux populations de se multiplier et se disperser, et d'exploiter diverses niches écologiques à des stades différents de leurs cycles. Ils les rendent également particulièrement vulnérables, notamment dans un environnement perturbé, comme celui auquel de plus en plus d'espèces sont soumises à notre époque du "siècle des extinctions".
"Du têtard à la grenouille" (R.Pagnoni, Hachette)

"De la chenille au papillon" (Paul Whalley,Gallimard-1988.)

"Le prisonnier de la soie" (Patrick Morin- Archimède)

"La chenille en danger" (Irmgard Lucht- Archimède.)

"La promesse"(jeanne Willis-Tony Ross, Gallimard)

e-L'évolution des espèces
"Alors il prit de la terre, lui donna une forme semblable à la sienne et lui insufla la vie." voici comment l'humain serait né, d'une première métamorphose.

Dans les récits gnostiques, ce sont les Eons, anges déchus qui fabriquent les humains avec de la boue.

Pour Darwin nous sommes une suite de métamorphoses remontant au singe. Pour la majorité des scientifiques cette suite de métamorphoses remontent à quelques être unicellulaires, et pour Hubert Reeves nous sommes "Poussière d'étoile".

Quelle que soit notre idée de la genèse, tout n'est que métamorphoses.

"Evolution" (J.B. de Panafieu -ed Xavier Barral)

f-Métamorphose de notre corps, de notre personne. De l'enfant à l'adulte, au vieillard

De la fécondation à la naissance, enfance, puberté, grandir, vieillir...

g-La métamorphose d'une ville, des civilisations.
"Une ferme au fil du temps" (A. Wilkes-E. Thomas, Gallimard jeunesse).

"La pelle mécanique ou la mutation d'une ville" (Jorg Müller, l'Ecole des loisirs).

h- Le changement climatique.
Il est essentiel de montrer aux enfants que la Terre a connu au moins 5 grandes extinctions, et que, à chaque fois la Vie sur Terre a recommencé. Cette vie, toujours différente, adopte cependant des stratégies bien souvent identiques.

Aujourd'hui nous faisons face à la 6è grande extinction, c'est la race humaine qui en est la cause. Cette idée, si on s'y arrête quelques instants et qu'on imagine quelles vont être les conséquences de nos actions, est absolument terrifiante. Cependant, si nous expliquons aux enfants -et aux adultes- qu'une partie des espèces à toujours survécu et a été à la base du nouveau monde, cela redonne courage, et l'envie même de participer à la création de ce nouveau monde (ce qui va nous occuper pour les quelques millénaires à venir).

Je recommande pour cela des livres de biologie dont:

"L'aventure de la vie" J-B de Panafieu-Fleurus- avec un film intégré)"

Jeu de l'évolution-crayon papier.
Définir ce que sont une métamorphose et une chimère.
Le mot "métamorphose" vient du grec morphe (forme) et du préfixe méta (qui exprime un changement),passage d'un état à un autre état, résultat de la transformation.
Une métamorphose, est un changement qui affecte la forme de l'être (ou de la chose) qui en est l'objet. La métamorphose n’est donc rien d’autre qu’une transformation. D’ailleurs les deux mots (métamorphose et transformation) sont exactement calqués l’un sur l’autre: transest l’équivalent latin du grec meta et forma est l'équivalent de morfh.

"Chimère", vient du latin chimaera: chèvre.

Dans la mythologie la chimère était un monstre fabuleux, dont le corps tenait à moitié du lion, à moitié de la chèvre et qui avait la queue d'un dragon.

C'est aussi un poisson qui vit dans les eaux profondes (1 M de long), et le rameau d'une plante présentant deux individus de constitution différente.
J'utiliserai ici le mot chimère pour tous ces êtres constitués de parties animales, végétales et minérales diverses, variées et mélangées entre elles.
Précision: La chimère n'est pas toujours le résultat d'une métamorphose, et une métamorphose ne résulte pas obligatoirement en un être chimérique.

2- Le temps de l'unité
a-Préhistoire -Le temps du rêve

Nous sommes cette partie de la forêt qui un jour s'est mise à penser...
Les métamorphoses, dans tous les peuples de tous les temps.
La métamorphose pouvait symboliser notre unité-notre lien avec la mère terre.
On pense aujourd'hui que le sorcier-chamane communique avec l'esprit des animaux pour avoir une meilleur chasse, avec l'esprit des plantes pour connaitre les qualités thérapeutiques de ces végétaux, avec l'esprits des éléments pour prévoir le temps

Pour Michele Jamal (Dear dancer), la métamorphose incarne l'enseignement de la Terre: Plantes, animaux, roches, éléments et nos ancêtres aussi, nous enseignent ces connaissances afin que la vie continue à travers ces changements incessants.
A travers les histoires de métamorphoses, les humains ont apprit de nouvelles compétences essentielles à leur survie, comme l'adaptation aux changements et aux transitions à l'interieur même de leur vie.
Dans les histoires de métamorphoses recueillies parmi les peuples chamaniques, les hommes ne combattent pas les éléments, ils deviennent les éléments. Ils deviennent le langage du monde environnant.

"Il y a très longtemps, les arbres pensaient qu'ils étaient des gens
Il y a très longtemps, les montagnes pensaient qu'ils étaient des gens
Il y a très longtemps, les animaux pensaient qu'ils étaient des gens
Un jour ils diront, il y a très longtemps, les humains pensaient qu'ils étaient des gens. "
                                                                                        Johnny Moses

Le chamane acquiert ses pouvoirs en travaillant avec les pouvoirs de la nature. Riche de cette vitalité il a alors la capacité de pratiquer ses devoirs sacrés. Le chamane travaille ainsi à établir l'harmonie entre les humains et les autres formes de vie.
En changeant sa forme, le chamane se métamorphose pour aller récupérer les âmes perdues, au cours de "voyages" dans le monde des esprits.
Le réveil de l'archétype du "shapeshifter" à l'époque actuelle symbolise le fait que nous prenions en compte que la conscience et les évênements sont malléables et peuvent être changés.
On peut faire ici un parrallèle avec la Magie, ou tout simplement le Développement Personnel, la prise de confiance en soit, etc.

Le temps des Chamanes

Beaucoup de civilisations, païennes, souvent animistes, avaient comme lien entre le monde humain et le reste du monde naturel des hommes et des femmes à la sensibilité spécifiques. Godhi, sorciers (…) c’est sous le nom Tungus de «Chamane» (celui qui perçoit les energies, ou bien celui qui tremble, selon les diverses traductions) que l’on nomme aujourd’hui ces personnes.

Dans ses voyages en esprit, le chamane peut être amené à demander l’aide d’esprits. Ces esprits ont souvent forme animale, et c’est cette rencontre qui est illustrée par les personnages mi-humains-mi-bêtes.

*de l’utilisation du mot Chamane: Je comprends tout à fait que bien des personnes soient génées par l’utilisation de ce mot pour des peuples autres que sibériens. Cependant j’ai décidé d’utiliser ce mot plutôt que «personnes utilisant des états de conscience altérés afin de voyager dans les mondes intangibles pour en rapporter des informations servant dans les mondes tangibles.» Je demande par avance pardon aux puristes.
A travers toutes les images gravées ou peintes laissées par nos ancêtres humains, sur les cinq continents, nous découvrons les premiers personnages mi homme-mi bête.
En certains endroits du monde, les peuples sont restés fidèles à cette vision du monde. Les hommes-Poissons d’Océanie.
Le sorcier dansant et les hommes-cerf
La Femme Ourse
L’homme-chacal ou Homme-Puma

L'Homme Vert

Vous connaissez certainement ce visage entouré de feuillages, cet être en partie végétal, en partie humain. Il remonte loin, très loin dans l'histoire et même dans la préhistoire de l'humanité.
Le symbole de l'Homme Vert est d'origine et de signification incertaine, de par sa longue histoire et ses connotations de divinité masculine lié à la nature. Il est lié au cycle de la nature et à la renaissance au printemps. On le retrouve dans les traditions de cultures anciennes, même certaines dont le développement n'est pas connecté.
En sanskrit, l'Homme Vert est relié au gana Kirthimukha et se rencontre souvent dans l'art et l'iconographie du bouddhisme vajrayana, dans lequel il couronne souvent la roue de l'existence karmique.
A Bornéo, où il est le gardien des forêts et pourvoyeur de bonne fortune.
Sylvanus, dieu romain, géni tutélaire des forêts.Il tiendrait son origine de Selvans, dieu Etrusque de la forêt.
La peau verte d'Osiris symbolise, elle, la renaissance.
En Europe on le retrouve souvent, et énormément dans les églises et cathédrales. Dans la seule Angleterre, plus de 2000 représentations ont été identifiées.
Il représente donc la force innée de la nature, comme l'herbe qui pousse dans le goudron du trottoir, les racines qui soulèvent les pavés, le lierre qui englouti les maisons.
Aujourd'hui la science a montré que cataclysme après cataclysme, la nature renait inexorablement sur terre. C'est la force vitale de la Nature.
Alors pourquoi cet Homme-Vert, cette chimère Humain-végétal. Certainement parceque cette force est en nous, indéniablement, elle est inscrite en nous car nous sommes liées, unis, nous appartenons à la nature, et c'est ce qu'elle nous enseigne.

Proche de l'Homme Vert mais tout de même distinct nous trouvons Cernunos. Semblable au sorcier dansant, il n'est pas végétal et humain, mais animal et humain. Et pas n'importe quel animal: le cerf. Ses bois lui confèrent un port altier, il est noble, courageux, et il fait savoir quand il cherche femelle. Il symbolise donc virilité et puissance.
Cependant, si l'on étudie la position de Cernunos, il est assis en tailleur et tient un sac de pièces qu’il répand ou un panier plein de nourriture, deux représentations de l’abondance. Il est parfois tricéphale ou à trois visages. Les bois peuvent symboliser la puissance fécondante et les renouvellements cycliques, ils repoussent pendant la saison claire de l’année celtique; il est parfois entouré d’animaux, ce qui en ferait un Maître du règne animal. Le serpent à tête de bélier lui est associé. Sa posture «bouddhique» et sa présence sur un sceau de la civilisation de l'Indus (à cornes, assis en tailleur, entouré d'animaux) pourrait faire penser à une origine indo-européenne.
Virilité et abondance, pour le mouvement wicca, le dieu cornu représente l'amant de la mère Terre. A l'automne il est son amant et la féconde, puis il dort en elle tout l'hiver. Au printemps la nature renait, puis vient l'abondance de l'été. Le dieu cornu à reprit des forces, on entend son brame dans les forêts, il va de nouveau ensemencer la mère avant de s'endormir avec elle, enlaçés l'un à l'autre.


b-Le temps des panthéons et de la mythologie
Il est complexe de passer ainsi de la préhistoire à l'histoire car cette dernière commencerait avec l'apparition de l'écriture, ce qui ne s'est pas fait en même temps selon les civilisations.(Certains peuples n'utilisent toujours pas l'écriture.)
Je nomme donc Antiquité cette période de temps pendant lesquelles sont nées ce que nous nommons les "Grandes Civilisations".
Le temps des dieux de l'antiquité, de Quetzalcoatl à Horus, de Loki à Cernunos, presque tous les peuples du monde ont un panthéon bien rempli.
Minotaure, centaure, pan, faune, la licorne, pégase, sirènes et vouivres, etc...


Grèce, et de Rome:
Les métamorphoses d'Ovide.
III- [670] «Soudain, frappés de vertige, ou saisis de terreur, les nautoniers s'élancent dans les flots. Médon est le premier dont le corps se resserre en arc, se recourbe, et noircit sous l'écaille: Quel prodige te transforme en poisson, lui criait Lycabas? et déjà la bouche de Lycabas ouverte s'élargissait sous de larges naseaux. Lybis veut de sa main agiter la rame qui résiste, et sa main se retirant, en nageoire est changée. Un autre veut du lierre débarrasser les cordages, mais il n'a plus de bras, il tombe dans les flots, et les sillonne de sa queue en croissant terminée. On les voit tous dans la mer bondissant: de leurs naseaux l'eau jaillit élancée; ils se plongent dans l'élément liquide, reparaissent à sa surface, se replongent encore, nagent en troupe, jouent ensemble, meuvent leurs corps agiles, aspirent l'onde et la rejettent dans les airs.»

La Mythologie Gréco-romaine était friande de métamorphoses. Ovide en a, à lui seul, recensé pas moins de deux cent trente et unes qu'il a traitées de façons bien différentes. Ces métamorphoses sont au moins de deux sortes:

"Il y a d’abord celles des dieux, comme Zeus, pour ne prendre que lui comme exemple. On sait qu’il s’est fait taureau pour pouvoir foncer, cornes au vent, sur Europe, l’enlever et la séduire: la malheureuse ne semble pas s’en être tout à fait remise, à en juger par la situation dans laquelle elle se trouve présentement: elle est encore dans tous ses états et l’on en vient même à se poser des questions sur sa constitution… Le même Zeus s’est aussi fait cygne pour faire signe à Léda, et s’insinuer en elle: la belle en est sortie, comme on sait, doublement engrossée, mais nullement enlaidie. Ces métamorphoses-là, notons-le, ne sont qu'apparentes, ponctuelles, transitoires, et de pure commodité; à peine leurs petites affaires amoureuses faites, et plutôt bien faites, en général, les Zeus, les Mars ou les Mercure se hâtent de redevenir eux-mêmes et de reprendre leur forme habituelle, c’est-à-dire bien entendu leur forme olympique.

Mais il y a aussi les autres métamorphoses, celles que les dieux imposent aux humains, souvent (mais pas toujours) à titre de punition. Qui a oublié Actéon changé en cerf, Arachné en araignée, Cadmos et Harmonie en serpents, Cycnus en cygne, Io en génisse, Lycaon en loup, Philomèle en rossignol, les compagnons d’Ulysse en cochons, les paysans lyciens en grenouilles, les Piérides en pies, et bien d’autres encore? En les regroupant tous et toutes, on aurait largement de quoi faire un joli petit zoo, au seuil duquel pourrait se planter Baucis, celle que Perec définissait ainsi: «l’amante devenue tilleul». Ces métamorphoses-là, elles étaient bien réelles: les humains ainsi changés conservaient pour longtemps, sinon toujours pour toujours, leur nouvelle forme. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils gardaient la forme…"

Dans une édition des Métamorphoses, Calvino intitule son texte «la continuité universelle». A ses yeux, la multiplicité et la diversité des métamorphoses ne se comprend que si l’on admet qu’il y a, au départ, entre tout ce qui existe au monde, une sorte de parenté, voire d’unité,: comme si les objets, animés ou inanimés, n’étaient que le résultat d’une vaste combinatoire, qui joue avec un nombre relativement restreint d’éléments.


Je reviens en Europe, du coté Celtique, Germanique et Nordique.
Souvenez-vous, dans ce dessin animé de Walt-Disney, "Merlin l'enchanteur": Merlin et sa 'rivale' la sorcière font un duel de transformations. Les racines de ce passage se trouvent dans les traditions nordiques.

Ce duel de métamorphoses est un moment clé de la rencontre entre Taliesin et Cerridwen.

L’histoire de Gwion Bach

Au Pays de Galles sous le règne d’Arthur, Ceridwenn, experte en magie, divination et sorcellerie, a donné naissance à un fils hideux et au comportement odieux, nommé Morvran mais que l’on surnomme Avangddu (c’est-à-dire le Monstre Noir, à cause de la couleur de sa peau). Pour que son fils, rejeté par tous, soit accepté, Ceridwenn décide de lui donner le don de l’inspiration prophétique. Pour ce faire, elle ramasse des plantes à des moments précis, puis les met dans un chaudron empli d’eau. Cette mixture devra bouillir pendant un an et un jour. Après ce délais, trois gouttes seulement du breuvage rendront savant et devin celui ou celle sur qui elles tomberont. Le reste du bouillon sera un puissant poison.

C'est un vieil aveugle qui est chargé de surveiller le chaudron, il a un guide nommé Gwion Bach qui s’occupe du feu sous le chaudron. Ceridwenn maintient le niveau de l’eau. Le fils monstrueux est placé près du chaudron, pour recevoir les trois gouttes quand le moment sera venu.

Voilà qu'un jour, un an et un jour plus tard, alors que la mère s’est endormie, les gouttes sautent et tombent sur Gwion Bach qui a prit la place de Morvran. Le chaudron explose sous l’effet du poison, Ceridwenn se réveille et Gwion Bach devine instantanément qu’elle va vouloir le tuer. Mais il a la connaissance désormais, et il s’enfuit en prenant l’apparence d’un lièvre. C’est l’épisode des différentes métamorphoses: un saumon bleu, un chien, un cerf, un chevreuil, une borne, une corde, une hache, etc. Dans la poursuite, Ceridwenn se transforme autant de fois. Finalement, dans une grange, Gwion Bach se transforme en grain de blé, Ceridwenn prend l’apparence d’une poule noire, elle avale le grain de blé et quelque temps plus tard, donne naissance à ...Gwion Bach. Ne pouvant se résoudre à le tuer, elle installe l’enfant dans un coracle* et l’abandonne sur la mer."
Des années ont passé, lorsque, un 1er novembre (Samhain) Elffin, serviteur à la cour du roi Maelgwn va recueillir la nasse dans laquelle il attrape les saumons. Mais la nasse est vide à l’exception d’un coracle. Il tranche les cordons de cuir et un front blanc (tal-iesin) apparaît. C’est le nourrisson Gwion Bach qui erre sur la mer depuis quarante ans. Il deviendra le barde légendaire Taliesin.

*(coracle: barque minuscule, souvent ovale- En gallois s'écrit cwrwgl-dites le trois fois en mangeant des biscottes.)


Louhi la sorcière du nord- (Toni de Grez, ill. Barbara Cooney- Ed. Françoise Deflandre)
Tiré du Kalevala, ce récit raconte une rencontre entre Louhi (reine du pays des morts, ici nommée 'sorcièe du Nord' et de Väinämöinen, 'Le grand enchanteur'.)

Louhi la sorcière habite un petit chalet englouti par la neige.
Bien que confortablement installé, elle s'ennuie ferme si bien qu'elle décide de s'occuper en allant faire du ski.
Elle chausse ses vieilles spatules en bois et part se promener. Au coin d'une forêt, elle tombe sur Väinämöinen qu'elle espionne.
Pour embêter celui-ci, Louhi décide de se transformer en aigle et de voler le soleil et la lune.
Le monde tout entier est alors plongé dans la pénombre, les habitants comme les animaux sont malheureux si bien que le magicien Väinämöinen décide d'aller demander de l'aide à Seppo le forgeron.
Ce grand gaillard barbu forge un soleil et une lune qu'il installe le plus haut possible. Mais rien n'y fait, le monde est toujours dans le noir. Seppo, furieux de son échec décide alors de se lancer à la recherche de la sorcière louhi pour lui reprendre de force le soleil et la lune.
Louhi se transforme en faucon pour dialoguer avec Seppo puis replace le soleil et la lune au bon endroit.

Väinämöinen est le personnage principal de l'épopée finnoise, le Kalevala. Souvent appelé par son diminutif «Väinö» ou désigné par l'expression «le barde sans âge», il est le fils d'Ilmatar, de laquelle il naquit par sa propre volonté après une gestation de plus de trente ans.Il est le premier habitant de la terre et c'est lui qui ensemence la terre et fait pousser les plantes sur le sol deFinlande, aidé en cela parPellervo, et par Ukko, le dieu des dieux.Il est considéré comme le plus grand barde et l'un des meilleurs magiciens (la parole étant magie).

Dans la Légende d'Arthur, Merlin métamorphose Uther Pendragon pour lui donner les traits du duc de Cornouailles, l'époux de la magnifique Igerne. Druide et enchanteur du Ve-VIe siècle, selon la légende, il est né d'un Faetog: «homme fée» (en normand) et d'une jeune Druidesse. La légende la plus connue quant à son origine le fait fils d'une vierge et d'un démon.
Sa description varie au fil des époques jusqu’à ce qu’il devienne le Merlin que l’on connaît à travers les contes et les dessins animés : enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux,sage, un magicien pur et proche de la nature, assez proche du dieu Pan de lamythologie grecque qui représente l'incarnation même de la nature. Sur le plan symbolique, Merlin représente la bonté et le rêve, la nature dans sa puissance originelle. C’est sans doute pour cela qu’il nous captive, car il est la représentation d'un archétype éternel.
Son rôle dans la Légende arthurienne est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne (comme pour Taliesin ou le druide-barde et le roy sont unis pour diriger le royaume).


Et ces légendes ont voyagé d'un continent à l'autre...
Voici comment une légende Hollandaise est devenue un mythe nord-américain:

Rip van Winkle- (Washington Irving-Arthur Rackham-Ed. Corentin)
Rip est un brave homme apprécié de tous, cependant c'est un fainéant et sa femme est une épouse acariâtre. Un jour, il part dans les montagnes et fait la rencontre de personnages vêtus étrangement, qui jouent aux quilles, leurs boules roulant sur le sol produisant des grondements de tonnerre. Il accepte de boire avec eux une liqueur, et peu de temps après il s'endort au pied d'un arbre. Quand il se réveille, son fusil est de bois verreux et tout rouillé, ses vêtements sont en lambeaux et une épaisse barbe blanche couvre le bas de son visage. Il redescend au village, s'étonne de le trouver changé, reconnaît enfin la taverne où il avait ses habitudes. Mais ses amis sont morts à la guerre, et le Rip Van Winkle qu'on lui présente s'avère être son propre fils. Il a dormi pendant vingt ans. Sa femme est morte, sa maison est une ruine, et il est recueilli par sa fille, mariée. L'étrange équipage fantôme qu'il a rencontré était celui de Henry Hudson*, qui revient tous les vingt ans sur ces lieux, la vallée de l'Hudson River qu'ils avaient découverte. Le mortel qui accepte de boire avec eux s'endort jusqu'au jour de leur nouvelle apparition.

*Suite à une mutinerie, l'explorateur anglais fut abandonné avec son fils et sept hommes d'équipages sur la cöte nord américaine.

L'homme qui dormit cent ans (Henri Bernay)


C-Le vaste monde:
Arctique-Les inuits et autres peuples des régions arctiques ont une tradition animiste extrèmement riche. Leurs récits sont les plus incroyables qui m'aient été donnés d'entendre. Tout y parle (le poisson comme le couteau), tout se transforme (le squelette en jeune marié, puis en kayak)... Ces récits ont été collectés et leur retranscription me semble fidèle. Gérard Montcomble en autre nous en a offert de très beaux.

-Inukshuk, le garçon de pierre (Montcomble-ill. Thomas Erhetsmann, Milan jeunesse)

Anaak, fille de l'ours (Montcomble, Milan jeunesse).

L'enfant qui est né deux fois (Montcomble- Illus. R.Lejonc- Milan jeunesse.)

L'ours géant et autres histoires des peuples inuits(Traditionel-Larouche-Léon. Ill. Muller- Syros jeunesse).

Amérindiens (Totem au nord ouest seul.)-
Les Amérindiens sont animistes et conçoivent le monde comme un «Grand Tout» dans lequel les éléments naturels et surnaturels coexistent. La frontière entre le monde visible et le monde des esprits n’existe pas et les croyances s’expriment dans tous les moments de la vie quotidienne. Les Amérindiens honorent un Dieu créateur et unique appelé «Wacondah» ou «capitaine du ciel» pour les Apaches, «Gitche Manitou» chez les Algonquins, etc. Il existe aussi une multitude de dieux secondaires, esprits du vent, du feu, du tonnerre, ou wakantanka, le dieu de la chasse) ou encore «ancêtres».

Hiawatha, de Longfellow, est un long poème épique qui retrace la vie et les actions de ce demi-dieu. l’homme-maïs- Un dieu, vêtu de jaune et de vert s'allonge par terre et se transforme en champ de Maïs. Il sacrifie sa vie pour les humains.


Autres panthéons

Méso et Sud-Amérique : Quetzalcoatl.

Panthéon Egyptien(Sphinx, Horus, Anubis,…)

Panthéon mésopotamien

Orient (voir dans les mille et une nuits, génis ...)

Afrique

Panthéon Hindou (Vishnou, Ganesha, Hanouman...)




Asie
Le Voyage en Occident ou "Le roi Singe"
Sous la dynastie de Tang, vers l'an 629, Tang Xuanzang est allé en Inde. Pendant dix-sept ans, il a fait un voyage périlleux, traversant une centaine de pays. Mais rapportant avec lui 657 sutras bouddhistes. Il a écrit ce qui lui est arrivé pendant son voyage.
Au cours des dynasties suivantes des légendes ont été rajoutées à ses écrits.
Wu Chengen (1500?-1582?), a recueilli tous ces écrits et les a publiés en un seul roman, intitulé Xiyouji (Pérégrination vers l'Ouest). Dans ce roman devenu très populaire, le personnage central n'est plus Tang Xuanzang mais un singe qui protège Tang tout au long de son voyage.

Le roi singe, né d'une pierre qui absorbe l'essence du soleil, de la lune et de la Nature. Il sait parler et il a l'ambition de devenir immortel et de prendre la place de l'empereur de Jade. Après avoir appris l'art de la métamorphose, il défie le roi Dragon de la mer de l'Est. Son triomphe lui rapporte ses habits et son bâton cerclé d'or qui pèse des tonnes. Son ambition de rivaliser avec la cour céleste de l'empereur de Jade se voit échouée. Après être vaincu, il est puni à cause de son geste insolant et enfermé sous le Mont Wuzhi. C'est Tripitaka qui l'a libéré en lui serrant une couronne de discipline et lui donne un prénom bouddhiste Wukong, qui veut dire Conscient-de-la-Vacuité. Sun Wukong réussit à défaire les mauvais esprits, les monstres, grâce à son bâton rétractable selon ses désirs. De plus, deux autres personnages qui ont des pouvoirs surnaturels : Porcet et Sablet qui deviennent également disciples de Tripitaka.
Durant la pérégrination, le roi Singe, Sun Wukong, a sauvé Tripitaka à plusieurs reprises du danger grâce à son intelligence et ses pouvoirs surnaturels. Il représente un rôle actif, laborieux, courageux. Le Porcelet, Conscient-de-ses-Capacités, est le contraire, il représente la paresse, la lâcheté. Chaque fois qu'il y a un danger, c'est lui le premier qui propose de se séparer et d'abandonner le voyage.

Le personnage même du roi singe n'est pas sans rappeler Hanouman, le dieu singe des hindous, patron des lutteurs et ayant pour particularité d'avoir toujours été fidèle à servir son maître Rama.

Particulièrement apprécié en Chine et au Japon, le Voyage en Occident est à la base d'une multitude d'adaptations : suites et imitations littéraires, rouleaux peints, versions simplifiées et illustrées pour les enfants, bandes dessinées, théâtre, Opéra de Pékin, feuilletons télévisés ou téléfilms.

Dragon Ball, le manga de Akira Toriyama, est une libre adaptation du pélerinage vers l'ouest. Sun Wu Kong devient Sangoku, Zhu Bajie le cochon devient Oolon, le moine Xuan Zang devient Bulma. Tout comme Sun Wu Kong, les personnages de Dragon Ball se déplacent sur des nuages. Au lieu de rechercher des manuscrits sacrés, ils sont en quête de boules de cristal.

De Hanouman à Dragon Ball, ce personnage a voyagé durant quarante siècles se métamorphosant peu à peu tout en conservant son essence, pour arriver jusqu'à nous.





Les récits et légendes sont le miroir de notre relation au monde. Si je fais un saut dans le temps et que je passe de l'antiquité au moyen-age Européen, c'est parce que les histoires et les iconographies de cette époque montrent que l'humain a une relation au monde sauvage totalement différente de celle décrite précédemment, quoique...




3- Le temps de la séparation et le questionnement de notre animalité.

Dans les civilisations Monothéistes l’homme est détaché du monde naturel. Créé par un Dieu unique et Omnipotent, l’humain est destiné à s’élever au-delà de sa condition première. Cette vision du monde a dans certaines religions monothéistes créé une séparation émotionnelle très forte entre les hommes et le reste de la nature (et de notre nature propre), celle-ci étant alors souvent montrée comme vile.

L’humain se considère de ce fait lui-même comme omnipotent, supérieur à tout le reste de la Vie.

Une relation de mépris s’installe alors, et le monde animal est considéré comme un rappel de ce que nous devons abandonner. Le loup exprime la cruauté; le paon, la vanité: l'ours, la gloutonnerie. L’animal jusqu'alors vénéré pour ses qualités devient méprisable pour ses défauts: L’enfant se comporte comme un singe, cet homme est un vrai cochon et cette fille est sotte comme une oie, si ce n’est une "grue".

Quelques rares bêtes en réchappent: la colombe et le Cygne, blancs-pur et élégants, le cerf majestueux, l'aigle qui frôle de ses ailes les cieux tant convoités...

Dans les contes (miroir de notre pensée) s’exprime alors notre nécéssité de nous séparer de notre bestialité, dans la «Belle et la bête par exemple», ou dans «Le prince crapaud».

Heureusement les sentiments d'amour (dans tout leur éventail), et les qualités que sont la douceur, la compassion, la patience (...) sont récompensés par la métamorphose attendue:

Dans La Belle et la Bête, l'homme seul et sans amour et malgré sa richesse, se comporte comme une bête: il est bourru, négligé, très mal rasé! Mais c'est grâce à l'amour inconditionnel d'une femme qu'il va pouvoir se métamorphoser.

(Cette même thématique se retrouve dans le conte "les trois poils de l'ours" -japon-, conte appelé"les trois poils du lion" en Afrique, La patience et l'amour d'une épouse permet à son époux, devenu aussi aimable qu'un vieil ours, de retrouver sa paix interieur et par la même la quiétude de son foyer.)

Dans "le prince crapaud", nous retrouve la même dynamique, cependant on peut, cette fois, s'aventurer à penser que notre crapaud boutonneux à la voix mal placée serait une analogie de l'adolescent... et seule une jeune fille l''aiderait à quitter cette vilaine peau. (et vice-versa dans le conte "la princesse grenouille".(voir ci-dessous)

Dans ses peintures Jérome Bosch semble résoudre l'équation. Lorsque les humains et les animaux sont mélangés c'est l'enfer-à la rigueur le purgatoire. Dans le paradis, humains (de toutes couleurs) et animaux cohabitent mais chacun dans l'intégrité de leur corps.

Il ne reste qu'une métamorphose possible ou permise, celle en ange, ou en pur esprit.



Les histoires populaires:
Le roman de Renart. Où le renard n'est plus que le symbole de la ruse, l'ours est un imbécile fini, et le loup est constemment remit à sa place. Pas même Noble le Lion-roy ne tire son épingle du jeu.
Il n'y a pas de métamorphoses dans ce récit, et ce ne sont pas vraiment des chimères, cependant le fait d'utiliser des personnages animaux pour symboliser des humains est une forme de narration très interressante à découvrir avec les enfants. Elle se retrouve d'ailleurs dans la plupart des livres pour enfants (voir appendice "Les enfants-animaux dans les contes).




Les contes symboliques:

-La belle et la bête

-Le prince crapaud-La princesse grenouille (conte russe)

La grenouille ressemble un peu à l'humain avec sa peau nue, sa tête ronde, ses longs doigts...

Porteuse de vie, d'abondance. Symbole de fertilité chez les egyptiens, elle porte la pluie en Inde et fertilise ainsi la terre, mais aussi la foudre qui dispense l'energie vitale aux plantes et aux êtres vivants. Elle Porte bonheur au japon et avait autrefois, en Europe des vertus médicinales...

Mais cette flutiste hors pair est aussi vue avec effroi et dégout:

Dans l'apocalypse de st Jean: "Je vis sortir de la bouche du dragon, de la bouche de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs semblables à des Grenouilles."

Dans les fables et la mythologie Gréco-romaine: tapie dans son marécage elle symbolise l'homme vautré dans sa turpitude, dans sa bassesse, dans sa veulerie et son étroitesse d'esprit. Dans les Métamorphoses, Ovide raconte comment la déesse Latone changea les paysans de Lycie en grenouilles parceque ceux-ci avaient refusé qu'elle désaltère ses jumeaux, Diane et Apollon dans les marais qu'ils cultivaient.

Dans les fables d'Esope puis de La Fontaine elles incarnent les pires défauts des hommes. Les unes refusent bêtement un roi pacifique et finissent par obtenir un tyran sanguinaire. L'autre souhaite être aussi grosse que le boeuf.

Dans l'imaginaire médiéval les batraciens deviennent des animaux maléfiques.

On représentait la sorcière avec un crapaud sur l'épaule gauche. La poudre de crapaud est préconnisée dans moultes recettes de sorcelerie.

En peinture on le retrouve dans des tableaux ayant trait à la mort, à l'enfer et à la damnation, aux cotés des serpents et autres reptiles.

Dans les contes, les méchantes soeurs crachent grenouilles et serpents alors que la gentille laisse glisser des perles de sa bouche.

Mais, comme nous le rapellent ces mêmes contes populaires, la laideur peut parfois dissimuler la beauté intérieure ou quelque mystérieuse transformation.

C'est ainsi que dans "Le roi crapaud" (ou "Le prince crapaud") le batracien gluant, pustuleux et désagréable se transforme en magnifique prince.

Et dans la princesse grenouille (ou "La grenouille amoureuse"), c'est en princesse naturellement splendide que se transforme la bestiole.

Une métamorphose qui n'est donc pas sans évoquer celle qui s'opère à l'adolescence. L'adolescence, et ce qui l'accompagne, c'est à dire l'initiation, à la fois attirante et effrayante, au mystère de la sexualité.




Voici une analyse du Prince Crapaud trouvée dans un magazine:

"Le prince crapaud est un conte qui parle de l'adolescence et de la nécessité de s'ouvrir au monde, c'est à dire à l'autre sexe.

L'héroine, une jeune fille joue avec sa balle en or (periode narcissique, ou plutôt, age doré et insouciant de l'enfance? Dans un jardin clos (protection, ignorence du monde des adultes).

La balle tombe et est attrapée par un crapaud qui ne la lui rendra qu'à certaines conditions.

Exigences du crapaud: L'animal lui demande de partager sa vie: il veut dormir dans son lit, manger dans son assiette.

Au début, la jeune fille est dégoutée, elle ne veut pas le toucher, que du bout des doigts, avec répugnance. Elle veut l'écrabouiller contre le mur et c'est à ce moment là que le contact se fait, le miracle se produit: le crapaud se transforme en jeune homme.

Dans les contes, être transformé en animal traduit généralement l'idée qu'une personne n'est pas pleinement accomplie, qu'elle n'est pas épanouie psychiquement. Ici, le prince était figé dans un état intermédiaire (la grenouille qui est un animal qui se métamorphose symbolise aussi en elle même la métamorphose), entre l'enfance et l'age adulte. Il ne devient homme que quand la princesse le reconnait comme tel.

Donc, en entendant ces contes, les enfants se préparent dans l'inconscient à cette métamorphose, à ce passage. Ils perdent leur balle dorée puis ils se transforment, rencontrent l'autre."

L'histoire du Vilain petit canard est une de ces histoires dans laquelle il y a métamorphose sans anthropomorphie. C'est une histoire formidable qui se rapproche du prince crapaud en ce qu'elle parle de la métamorphose que nous vivons tous à l'adolescence.


Pinocchio. Dans cette histoire beaucoup plus récente pinocchio n'est pas un animal mais une marionette de bois qui va se transformer en petit garçon. C'est à travers l'apprentissage des règles de la vie en société -très morale du 19 è S.) et du contrôle de son instinct de petit garçon (paresse, gourmandise, jouer sans fin, inconscience du sacrifice des autres pour lui, innocence...) qu'il deviendra un enfant de chair.




Je vous conseille pour tous ces récits d'aller voir sur Wikipedia. Pratiquemment chaque histoire, récit, conte ou légende, de chaque pays a été résumé et analysé dans son contexte.


On arrive alors à la recherche d'une nouvelle métamorphose, celle de l'humain qui, ayant atteint sa part divine se transforme en ange, ou en pur esprit... mais n'est-ce pas encore une chimère ?
D'ailleurs n'est-ce pas aussi le but ultime des Hindous et des bouddhistes, celui d'arrêter la grande roue du Samsara, des réincarnations donc des métamorphoses successives pour être finalement n'être plus qu'un esprit sans attachement.




Le Loup-garou: Bestialité ici, Connaissance là-bas.
Cela se produit les nuits de pleine lune, donc contre notre volonté. Dans des convulsions atroces notre corps se transforme et la Bête prend le dessus de l'Humain, avec une soif de sang irrefreinée.L'homme transformé en loup court comme une bête dans la nature sauvage, animal, il ne peut faire qu'une chose: tuer.

Dans notre société le Loup-Garou est un monstre, alors que de l'autre coté de l'Atlantique et sur de lointains continents il est un humain en apprentissage.

J'ai retranscrit un conte amérindien "Femme-Ourse" (D-Lire n°104) qui montre comment la métamorphose n'est pas une malédiction mais une transformation vers une autre dimension, un autre niveau de conscience.

Aussi, il est à noter que nous vivons dans une société qui oppose le bien au mal sans trop de subtilités. Ce qui n'est pas le cas dans bien d'autres sociétés.

Être femme-Ourse c'est avoir l'instinct maternel de l'ourse, mais aussi son impulsivité.

Etre lié à l'ours c'est aussi et avant tout être lié au monde spirituel, car la caverne dans laquelle il vit symbolise l'entrée vers un Monde Autre. Homme ou Femme-ours symbolise le-la Chamane.

Être homme-souris vous permet de travailler avec minutie mais vous empêche d'avoir une vision plus large du monde qui vous entoure.

L'araignée, elle, est la tisseuse. C'est elle qui a offert les lettres de l'alphabet aux humains. Elle peut ainsi noter les evênements du temps qui passe, et tisser les evênements futur. Elle est toujours un peu effrayante mais elle devient fascinante.

Un atelier de Fabrication de masques tombe à point pour s'immerger et donner vie, sens, à cette thématique.

4- Le retour des héros.
Je laisse le temps s'écouler encore un peu et je regarde les humains s'attacher à une vision toujours plus rationelle et scientifique du monde qui les entoure.
Puis avec le début de l'industrialisation, de la technologie, avec la désertification des campagnes et les villes usines toujours plus monstrueuses, s'éveil une nostalgie grandissante.
C'est le temps des romantiques et l'appel de la Nature.

On peut s'arrêter sur "Le songe d'une nuit d'été" de Shakespeare et sur les peintures des pré-raphaélites.

Au début du 20è siècle deux grands récits "Le Seigneur des Anneaux" de Tolkien et "Les Chroniques de Narnia" (The Lion, the Witch and the wardrobe) de CS Lewis ont le même thème: vaincre l'ennemi en unissant les humains et les forces de la Nature.

Le Seigneur des Anneaux symbolise précisément la destruction du monde naturel par la technologie (Le vilain Saroumane qui coupe les forêts pour fabriquer ses "usines à Orques"). Unis, les Elfes ( habitants magiques des temps anciens), les Nains, Hobbits, Humains, Magiciens demi-dieux mais aussi Ents ainsi que Tom-Bombadil gardien de la nature sauvage, vont vaincre Sauron. A la fin de l'histoire, avec le départ des Elfes et l'avênement des Hommes, une nouvelle ère commence pour la Terre du Milieu.

Le personnage de Sméagol (Gollum) est victime de la puissante métamorphose due à l'anneau. Au fil des siècles il s'est transformé en monstre obsédé par la puisance de l'anneau. De cette métamorphose Bilbon est légèrement victime et Frodon, porteur de l'anneau commence à son tour à s'y abïmer. Seul les Elfes peuvent amener la paix aux âmes tourmentées par le poid de l'anneau.

Les Elfes de Tolkien sont tout à la fois en harmonie parfaite avec la nature et ont des qualités quasi-angéliques.

Tolkien, chrétien, a su par ce récit amener les valeurs de pureté, de sagesse et d'immortalité aux êtres même qui incarnent les esprits de la Nature sauvage. Cette "chimère" est tellement parfaite que l'Elfe de Tolkien symbolise aujourd'hui pour beaucoup d'occidentaux l'idéal à atteindre.

Alors que Le Seigneur des Anneaux est imprégné de mythologie Nordique-scandinave-Germano-Celtique, dans Narnia, écrit à la même époque, ce sont les Centaures, les Minautores et autres personnages chimériques de l'antiquité greco-romaine qui dominent.

Je dois presque obligatoirement faire un arrêt sur Walt Disney (Il est très important au 20è s.) Car, qu'on l'aime ou qu'il nous agace, il a quand même bercé des générations d'enfants et par le choix et la manière des histoires racontées il a insuflé ou exprimé une manière de penser.Nous avons donc "Blanche-neige", "Cendrillon", puis "Bambi", "Dumbo", "Les Aristochats", "Les 101 Dalmatiens, dans lesquels les humains sont des humains et où les animaux ont des caractères bien determinés mais restent des animaux.
Puis il y eut "Robin des bois" où les personnages sont "caricaturés" en animaux. Déjà, ils s'en tirent à meilleur compte que dans le roman de Renart.

Mais ce qui m'a frappé le plus fut "Frêre des Ours" cardans cette histoireinspirée des légendes natives américaines, le personnage principal, un humain, doit devenir un ours afin de comprendre... ce qu'est être un Humain. Il doit passer par l'étape animale pour se complêter en tant qu'Humain.

La boucle est bouclée.



Superbe histoire, superbes images, dans cet album vous retrouvez l'essence de cette journée sur les chimères et métamorphoses:
-"Chut, le roi pourrait t'entendre" (Didier Sustrac, illustré par Eric Puybaret.)
Dans un pays appellé Chimère règne un très méchant roi. Un petit garçon décide d'affronter le roi, et pour ce faire, il va demander l'aide de plusieurs animaux. Il rencontre le loup, puis le hibou, le cerf, la chauve-souris puis la girafe, et doté des pouvoirs, de caractéristiques, de chacun de ces animaux, il va pouvoir libérer le roi de sa méchanceté, et donc le pays tout entier.




... Et l'arrivée des Supers-Héros!

Avec la guerre froide, est né en 1941, aux Etats-Unis, un des premiers supers-héros: "Captain America." Il a des gros muscles, un super bouclier et un costume moulant, et il va bouffer du russe. Il symbolise son époque. Quelques années avant (1938) Superman était arrivé du fin fond de l'espace. Il fut aussitôt nationalisé.

Et naquit Spiderman créé en 1962 par Stan Lee et Steve Ditko.

Spiderman est à Superman ce que Donald est à Mickey: C'est un anti-héros.
Le succès de Spiderman est du au fait que le héros Peter Parker est un adolescent, un étudiant, il va au lycée il a les inquiétudes de tous les jeunes de son age: la réjection, le sentiment de ne pas être à sa place, la solitude, et en lui, beaucoup d'ados se retrouvent.

Les X-mens sont eux-aussi hors norme. A cause de leur différence ils ne sont pas accepté dans le groupe des gens-comme-il-faut. Les adolescents qui pour la plupart ressentent cette inadéquation au reste de la société se retrouvent dans ces personnages. Comme eux, ils aimenraient avoir des supers-pouvoirs et montrer au reste du monde en quoi ils sont uniques et admirables.
Spiderman n'est pas sans failles. Il doute, il se remet en question. Ce héros là symbolise lui aussi son époque.

L'extraordinaire Stan-lee a par la suite créé une multitude de supers-héros. Preque tous sont des chimères où se métamorphosent. Chimères ou métamorphoses animales, végétales, minérales (la Chose), mais aussi élémentaires (le tonnerre, la tempête, la glace...). Et des émotions incontrôlables comme la colère pure de Hulk.
Nous retrouvons également des dieux venu de l'antiquité dont le blond Thor et quelques
dieux de l'Olympe.

Pour information, fin 2009 Walt Disney a racheté tous les droits de Marvel entertainments. Nous allons nous manger du super-héros pendant encore un bon bout de temps.

Enfin, il y a le Phénomène Harry Potterdans lequel nous sommes baignés depuis quelques années. Encore une fois il symbolise la métamorphose profonde de notre société. Une société dans laquelle nous sommes entrain de nous réconcilier avec la nature magique, et dans Harry Potter c'est avant tout de notre nature magique dont il est question.

Pour cela il faut acquérir notre autonomie de pensée et d'action et rejeter la grossière ignorance.

Et surtout nous prenons conscience que nous créons en nous-même nos propres démons. La métamorphose magique devient alors une métamorphose des perceptions: "Ridiculare!" Nos peurs et nos démons sont des créations de l'esprit et c'est en transformant la perception que nous avons de la "Réalité" que nous pouvons transformer cette Réalité même.



Le cafard et les rhinoceros
Kafka et Ionesco ont tous deux utilisé la métamorphose pour montrer le sentiment intérieur d'êtres confrontés à leurs émotions et impulsions.
Ils sont adaptés aux lycéens et montrent l'expression extérieure d'un changement intérieur profond.
Ces deux allégories soulignent les monstruosités que nous sommes capables de généré avec notre pensée et nos comportements.

-La Métamorphose-Kafka

-Rhinocéros-Ionesco
Notre société vit en ce siècle une métamorphose profonde. La société est en fait toujours en métamorphose, mais depuis quelques décénnies c'est en tant que groupe humain conscient de faire partie d'un groupe humain, conscient lui-même d'être lié sans échapatoire au reste du vivant que nous devons nous construire.

L'humanité se retrouve de nouveau à une époque de mutations profonde, socialement, écologiquement, politiquement.

Ce changement nécessaire est un changement de paradigme, mais non-violent même s'il crée des tensions, des incompréhensions et une forte resistance de la part de ceux qui sont attachés à l'ancien paradigme. Ce changement progessif se nomme «Shift» en anglais.
La pensée humaine se transforme, se globalisée, se connecte, s'interconnecte, aux autres, à la Terre, à la perception de soi et de notre potentiel véritable.

Einstein disait "pour résoudre un problème, il faut élever le niveau de conscience qui l'a généré."

A savoir maintenant si notre métamorphose individuelle et globale va induire la nécessaire élévation de niveau de conscience, ou bien si c'est cette dernière qui va entrainerla métamorphose.

De même on peut se demander si ce sont les histoires que nous choisissons de raconter qui forgent les esprits individuels qui consttuent et forgent les sociétés ou si ce sont ces sociétés qui génèrent les histoires que nous nous racontons.

Je pense que pour la première et la seconde interrogation la réponse est: les deux. C'est l'effet feedback ou rétroactif. L'un entraine l'autre qui accentue le premier qui emplifie l'ensemble qui génère l'unité qui nourrit le tout...

Je m'adresse donc à vous en tant qu'enseignants, parents, adultes responsables, car comme dirait son Oncle Ben à Peter Parker "Avec de grands pouvoirs viennent de grandes responsabilitées", et pour cela je vous offre cette pensée:


"Prenez garde aux histoires que vous lisez ou racontez; Subtilement, la nuit àtravers les eaux de votre conscience, elles transforment votre monde."Ben Okri




De "La psychanalyse des contes de fées" de Bruno Bettelheim à "Femme qui court avec les loups" de Clarissa Pinkola Estés.
Deux ouvrages, deux époques, deux visions du monde.

5- De Spiderman à Méduse
Vous avez donc maintenant un grand nombre d'éléments pour travailler avec les enfants et les ados sur cette thématique.

En fait, les enfants et les ados ont eux-même tous les éléments pour parler avec vous de cette thématique.

L'important c'est de rester ouvert, à l'écoute de leurs histoires. Celles qu'ils vous rapportent et celles qu'ils inventent.

A partir des personages qu'ils cotoyent aujourd'hui vous pouvez leur montrer en quoi cette thématique est universelle et intemporelle.

Glissement vers Ulysse, Thésée, Ovide. Petits pas vers Gwion Bach, Double salto jusqu'à Hanuman et les panthéons de tous les peuples.

Invention de chimères (avec images découpées, recollées, manuellement ou à l'ordinateur).

Création de masques, de costumes, de spectacles chamarés et enchanteurs, les enfants adorent ces personnages qui ouvrent grand les portes de l'imaginaire.

C'est une aventure à faire en lien avec la bibliothèque, car dans ce lieu culte se trouvent tous les livres, les références, les anciens savoirs. Alors la-le bibliothécaire, enveloppée de son aura, tel une magicienne, va guider les enfants dans les couloirs bordés d'ouvrages et désigner celui dans lequel il saura trouver la secrête connaissance...











Appendices
1-Le désenchantement puis le réenchantement de la Nature
(de "Global Shift" E J Bourne-2008)

Pour la plus grande partie de l'histoire de l'humanité, le monde naturel a été perçu comme étant enchanté. Les Grecs et les romains de l'antiquité percevaient l'activité d'un panthéon de dieux derrière le déployement des évênements du monde. La plupart des anciennes sociétés-cultures indigènes voyaient le monde comme "animé" ou empli de forces spirituelles. Les processus naturels étaient controlés ou tout du moins influencés par des forces invisibles. Cela pouvait être idéalisé ou sous une forme abstraite (telles les formes platoniques) ou bien concrêtes (comme des esprits de Nature, les devas, les fées, les elementals).

Par conséquent, le cours des évênements naturls pouvaient potentiellement être influencé par la prière, des rituels ou même des sacrifices.

Mais au cours des trois derniers millénaires, en occident, le monde physique a peu a peu été vidé de la présence des esprits. Cela est généralement relié a trois grands développements dans notre histoire:

-Le développement des religions monothéistes et ici de la chrétienté: Dieu a étéperçu comme transcendant, existant au-dessus et en dehors du monde naturel. Le fait d'attribuer des forces spirituelles à la nature a été considéré comme sévèrement hérétique par l'église catholique (ce à quoi Saint François a échappé de justesse).

-La révolution scientifique (1600 à nos jours): Le monde tangible n'a été plus perçu que soussa forme objective, mécanistique -l'horloge de Newton-, sans aucun sens ni but en soi.

Le sens et le but étaient alors considéré comme des vues de l'esprit, esprit de l'humain considéré comme un témoin détaché de la nature (Cartésiannisme: dualisme entre entre la matière et l'esprit).

-La révolution technologique (de 1800 à nos jours): Le monde matériel est vu comme un ensemble de matières premières mis à notre entière disposition pour que nous l'exploitions à notre guise. Le fulfillment humain a trouvé son sens dans son adaptation au monde naturel et la maitrise de tout ce qui l'entoure: fleuves, montagnes, vent....




En parallèle de ce désenchantement nait un nouveau type d'humain: l'individu, autonome et indépendant, libre de déterminer etde construire sa propre destinée.. Un monde extéreiur désacralisé et un individu puissant( empowered), autonome, sont devenus complémentaires.

Tout ce qui était de l'ordre de l'esprit, de la raison d'être (purpose), de l'intention et de l'interiorité ont été confiné dans la conscience humaine. La Nature est devenue neutre, un objet pour l'analyse et l'explication scientifiques.










2-Les enfants-animaux dans les contes Dans les livres pour les enfants des plus petits aux plus grands nous trouvons un grand nombre de personnages animaux. Parfois ce sont des animaux qui se comportent exactement comme des animaux sauf qu'on entend leurs pensées (bambi par exemple).

Parfois ce sont des animaux un peu habillés, mais vivant toujours, à quelques détails près comme des animaux, comme dans les histoires de Béatrix Potter ou du "Vent dans les saules".

Bien souvent ce sont des humains qui ont la forme d'animaux. Et c'est là un thème que je voudrais développer, car il parle de l'animalité de l'enfant.

En effet je me suis trouvée à un moment donné à réfléchir sur le fait d'utiliser ou non des animaux-humanisés dans mes histoires. dans le mouvement animaliste c'est là un débat récurant. Mélanger les deux est par certains considéré comme une expression de l'anthropocentrisme. Les vrais émotions de l'animal ne sont pas prises en compte car il n'a d'intérêt que s'il nous ressemble suffisement. Je comprend ce point de vue. Cependant, je pense également que si un enfant voit un lapin effrayé d'avoir perdu son doudou, un cochon qui s'angoisse à l'idée d'avoir sali ses chaussettes, une souris qui veut la tendresse d'un papa ours, il'enfant va être sensibilisé à l'idée que tout être vivant a des émotions. Peut-être qu'en effet nous considérons alors que les autres languages et expressions du vivant ont une moindre valeur... c'est un débat. A mon avis ce débat est dépassé car l'éventail de nos histoires s'est dernièrement enrichit de films qui justement expriment ces autres expressions émotionelles (La petite fille et le renard, La marche de l'empereur, Microcosmos...)

Pendant un certain temps je n'ai donc dessiné que des humains. Pour moi, si l'enfant fait une bêtise il doit l'assumer. Cependant, utiliser une forme animale permet d'entrainer notre personnage vers des situations folles, quasi impossibles s'il s'était s'agit d'un enfant-humain. exemples: "Laurent tout seul", "L'ile des zertes" et tout le monde de Ponti.

Quand on est un animal on peut faire plein de bêtises...

Le personnage animalisé donne aussi une expression physique directe du caractère du personnage. Le papa ours de "tu ne dors pas petit ours" est vraiment l'adulte protecteur, patient et tranquille. Le petit ours est comme une peluche, un tout petit qui veut se mettre en boule chaude et caline dans les bras de son grand papa.

Un cochon, un crocodile, un oiseau au cou trop long, des yeux bigleux, des couleurs improbables, et toute la diversité de l'humanité est mise dans un dessin.

Que l'enfant soit fille ou garçon, européen, maghrébin, africain, religieux, laîque, peu importe, il EST ce souriceau, cet ourson, cet éléphant.

L'enfant-animal devient alors un miroir pour l'enfant lecteur.


3- Question philosophique: Se métamorphoser serait-ce se transformer en ce que l'on est ?

Serait-ce s'accomplir ?
Seul, peut-être où avec une aide exterieure, divine, magique...
Peut-être la plus grande des métamorphoses est-elle celle qui révèle ce que nous sommes potentiellement...


4-Métamorphose et humanité de la littérature

Qui dit " métamorphoses ", en littérature, pense aussitôt à Ovide ou à Kafka. Mais la véritable métamorphose qu'opère l'œuvre littéraire n'intervient pas seulement en tant que thème, illustré par des récits où se produiraient des changements de forme affectant des êtres humains ou non: citrouilles en carrosses, princes en grenouilles, nymphes en arbres ou voyageurs de commerce en insectes. La métamorphose qui fonde " l'humanité " de la littérature concerne directement le lecteur. La thèse que nous tenterons d'exposer est la suivante : la lecture d'un texte littéraire (par exemple d'un texte évoquant le thème de la métamorphose) transforme, dans quelle mesure, celui qui le lit.




Quelques Peintures et illustrations...

Jérome Bosch

MC Escher

Archimboldo

Dali, Magritte et les surréalistes

Sir Edwin Landseer -Scene from Midsummer Night's Dream

Joseph Noel Paton- La réconciliation D'Obero et Titania.

Arthur Rackham

John Bauer

Edmund Dulac

Gustave Doré

(Allez sur le site de Artsy Craftsy... et vous aurez un puit d'images sublimes!)




En Musique

Le carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns

Les Quatre saisons de Vivaldi

Etudes de variations



























































































Des livres à lire:CHIMERES ET METAMORPHOSES













Albums :




  • Chut, le roi pourrait t'entendre ! / Didier Sustrac ; ill. Eric Puybaret – Gautier-Languereau, 2007

  • Le garçon et la grue / Tani Shinsuke ; ill, Takahashi Shinga – Ecole des loisirs, 1995

  • La promesse / Jeanne Willis ; ill. Tony Ross – Gallimard (Folio benjamin), 2003

  • Mon double et moi / Philippe Lechermeier ; ill. Stéphane Girel – Bilboquet, 2004

  • Quand j'étais loup / Philippe Lechermeier ; ill. Sacha Poliakova – Gautier-Languereau (Petits bonheurs), 2009

  • Nina la tortue / Jérôme Ruillier – Albin Michel, 2003

  • Monsieur Toutécarré / Jérôme Ruillier – Albin Michel (Zéphir), 2004

  • La poupée de bois tendre / Claude Clément ; ill. Isabelle Forestier – Grasset, 2003

  • Le bisou magique / Alan Metz – Ecole des loisirs, 1995

  • Le fil d'or de Fatinou / Françoise Jay ; ill. Frédérick Mansot – Gautier-Languereau, 2007

  • L'homme bonsaï / Fred Bernard et François Roca – Albin Michel, 2003

  • La ville abandonnée / Claude Clément ; ill. John Howe – Casterman (Les albums Duculot), 2004

  • Thésée / Yvan Pommeau, l'école des loisirs

  • Orphée / Yvan Pommeau, l'école des loisirs

  • Une figue de rêve / Chris Van Allsburg – Ecole des loisirs, 1995










Contes :




  • Jean et Jeanne / Yves Pinguilly ; ill. Aurélie Blanz – Vilo jeunesse, 2008

  • Les orangers de Tahiti / Roxane Marie Galliez ; ill. Marie Diaz – Balivernes, 2008

  • Le prince des marais / Robert Soulières ; ill. Quentin Gréban – Les 400 coups, 2009

  • Ibou Min' et les tortues de Bolilanga / Franck Prévot ; ill. Delphine Jacquet – Thierry Magnier, 2009

  • Le pinceau magique / Françoise Jay ; ill. Zong Jie – Magnard jeunesse, 2007

  • L'âne et le cheval / Marcel Aymé – Gallimard (Folio cadet)

  • Les contes de la chèvre-fille / Kochka – Nathan (Nathan poche. Contes), 2009

  • La femme dorade / Praline Gay-Para ; ill. Christophe Merlin – Syros, 2008

  • Les cygnes sauvages / Hans Christian Andersen ; ill. Joanna Boillat – Gautier-Languereau, 2005

  • La femme phoque / Catherine Gendrin ; ill. Martine Bourre – Didier jeunesse, 2008

  • Elga et les jouets de bois / Claude Clément ; ill. Hélène Muller – Le Sorbier, 2008

  • La légende du jardin japonais / Arnauld Pontier ; ill. François Place – Albin Michel (Petits contes de sagesse), 2003

  • Les trois souhaits / Eva Mejuro ; ill. Gabriel Pacheco – OQO éd., 2008







Romans :




  • Petites frictions / Philippe Lechermeier – Milan (Milan poche junior), 2008

  • Gisella et le Pays d'Avant / Mordicai Gerstein – Naïve, 2006

  • Peur sur la ferme / Sophie Dieuaide – Casterman (Romans 8 & +), 1999

  • Dans les bras du monstre / Gérard Moncomble – Milan (Milan poche junior), 2001

  • Le 13 / Gérard Moncomble – Milan (Milan poche junior), 1999

  • Le chant sacré des baleines / Eric Simard – Magnard jeunesse

  • Le sortilège des fourmis / Eric Simard – Magnard (Tipik cadet +)

  • La malédiction des petites racailles / Eric Simard – Oskar jeunesse (Cadet. Roman)

  • Plusieurs titres de lasérieSamuel/ Ben Kemoun – Nathan poche. Fantastique

  • Sauvons la maîtresse / Nicolas de Hirsching – Bayard (J'aime lire;76)

  • La marelle / Nicolas de Hirsching – Bayard (J'aime lire;91)

  • Le doigt magique / Roald Dahl ; ill. Henri Galeron – Gallimard (Folio cadet)

  • La comète de Malik / Bruno Muscat ; ill. Philippe Sternis – Bayard poche, 2008

  • L'enfant de la mer / Michel Grimaud ; ill. Bruno Pilorget – Père castor-Flammarion (Faim de loup), 1997

  • Le violon maudit / Michel Grimaud – Gallimard (Folio junior)

  • La boutique des rêves / Elsa Devernois – Nathan (Demi-lune)

  • Attention, photo vivante ! / Elsa Devernois – Nathan (Demi-lune)

  • Mon papa, c'est moi ! / Elsa Devernois – Nathan (Demi-lune)

  • Les oreilles du diable / Eric Sanvoisin – Milan (Milan poche cadet)

  • Souviens-toi d'Abel Zébutte / Didier Dufresne – Milan (Milan poche cadet)

  • Trop belle sorcière ! / Christophe Miraucourt – Père castor-Flammarion

  • La maîtresse est une sorcière / Christophe Miraucourt – Pocket jeunesse

  • Recherche baby-Sitter pour petits monstres / Amélie Sarn – Milan (Milan poche cadet)

  • Un fantôme très rigolo / Amélie Sarn – Milan (Milan poche cadet)

  • Un ange gardien à domicile / Sophie Rigal-Goulard – Casterman (Romans)

  • J'ai effacé la maîtresse / Sophie Rigal-Goulard – Rouge Safran (Cannelle;3)

  • La nuit de la chauve-souris / Amélie Cantin – Milan (Milan poche cadet)

  • Le film dont vous êtes le héros / Gudule – Grasset (Lampe de poche. 7 ans et +)

  • T'es une sorcière, maman ? / Gudule – Le Livre de poche jeunesse

  • On a un monstre dans la classe ! / Gudule – Nathan (Nathan poche)

  • La chose qui ne pouvait pas exister / Moka – Ecole des loisirs (Neuf)

  • La fureur d'Andarta / Jean-Baptiste Evette – Magnard (Les fantastiques)

  • L'heure du renard / Marie-Claude Bérot – Castor poche-Flammarion

  • Rosadèle et le jardinier / Françoise Jay – Gulf Stream (Les romans)

  • Les tortues de Bolilanga / Franck Prévot – Thierry Magnier, 2009

  • Kamo et moi / Daniel Pennac -Gallimard (Folio junior)

  • Le renard de Morlange / Alain Surget – Nathan (Pleine lune)

  • A la fraise ? / Hélèna Villovitch – Ecole des loisirs (Neuf)

  • L'été où j'ai grandi / Jo Hoestlandt – Actes Sud junior (Les premiers romans. Cadet)

  • La vie en verte / Gilles Abier – Actes Sud junior (Les premiers romans. Cadet)

  • Le livre qu'il ne faut surtout, surtout, surtout pas lire ! / Sophie Laroche – MiC MaC (Même pas peur !)

  • J'aurai ta peau / Emmanuel Bourdier – Nathan (Nathan poche), 2005

  • 4 ans, six mois et 3 jours plus tard... / Emmanuel Bourdier – Castor poche- Flammarion

  • Moi, sorcier en neuf leçons / Chantal Cahour – Oskar jeunesse (Junior)

  • Le bouffon de chiffon / Arthur Ténor – Gallimard (Folio cadet ; 424)

  • Le mystère du TGV 7777 / Jacqueline Remy – Gallimard-SNCF (Voyage en page ; 14)

  • Le pire des vampires / Benoît Broyart – Milan (Milan poche cadet +)















"Sylvaners" Jennifer Dalrymple- (Ados)

"Dans la grisaille de Kadrapolis, Zoya une adolescente contemple la tristesse de la société qui l'entoure, étouffée par un Parti qui brise les individus sous le joug de lois liberticides.

A l'abri d'une des dernières forêts, vit un jeune garçon, Fawyden dont le peuple mystérieux, les Sylvaners se cachent aux yeux des hommes. Menacés tout autant que les arbres qu'ils protègent, ils sont les détenteurs d'un secret oublié : vivre en communion avec la Nature.

Rien ne semble prédestiner ces deux êtres à se rencontrer. Pourtant, leur destin va les réunir. Les dangers sont nombreux,l'espoir est mince, et malgré cela ils s'envoleront ensemble sur un chemin nouveau, car il n'y a pour eux qu'une seule solution : réconcilier les hommeset les Sylvaners, réunir l'Humain et la Nature. Sem."




"Le Chant Sacré des Baleines" Eric simard

Collection " Les Fantastiques " Editions Magnard Jeunesse :(à partir de 12 ans) - 2001

Voilà des années que les parents d'Anouk, scientifiques de métier, tentent de percer le mystère des échouages de cétacés. Un jour qu'elle assiste, impuissante, à la mort d'un baleineau, la jeune fille fait la connaissance de Yannis, un garçon grec de passage avec ses parents en Nouvelle-Ecosse. Etrange coïncidence, la mère de Yannis écrit un livre sur les légendes traitant des mammifères marins. Elle s'intéresse plus particulièrement aux métamorphoses d'êtres humains en cétacés. Très vite, unies par la même passion, les deux familles se lient d'amitié. Mais Anouk et Yannis ne se doutent pas que cet amour des baleines va bouleverser leur vie...




"Le sortilège des fourmis" Eric Simard

Illust : Agata Kawa Collection " Tipik Cadet Plus " Editions Magnard Jeunesse

(à partir de 10 ans) - 2006

Imaginez-vous dans la peau d'une fourmi ! C'est exactement ce qui est arrivé à la petite Félicie la nuit du 14 juillet. Une goutte d'eau devient un orage, une miette, une muraille ! Elle ne comprend pas ce qui s'est passé et ne sait pas comment faire pour contrer ce mauvais sort... une histoire à rebondissement qui permet au jeune lecteur d'explorer l'univers des insectes. Prix Jeunesse du Touquet 1999

("Le sortilège des fourmis" a d'abord été publié en 1998 chez Magnard Jeunesse sous le titre "Les passagers de l'orme" illustré par Jorg Maillet.)




"Les Chimères de la Mort"(Eric Simard-Philippe Munch Collection " Autres Mondes ") (Tout lecteur, à partir de 11 ans)

Fin XXIème siècle. Le conflit fait rage entre la Terre et sa colonie lunaire. Emmenées par le lieutenant Sorg Lancray, les " Chimères de la Mort ", créatures animales mi-gorille, mi-tigre, se lancent à l'assaut de l'observatoire hyperspatial conquis récemment par les rebelles luniens. Mais la mission échoue. De retour sur Terre, Sorg se réfugie dans la demeure familiale : le Fort de la Conchée au large de Saint-Malo. Son frère, Bran, qu'il n'avait plus vu depuis des années, décède brutalement en lui léguant le fruit de ses recherche génétiques : Onyx, une chimère d'un type nouveau, mi-humine, mi-féline. Dans quel but ?

Prix du Roseau d'Or 2003- Prix " Comme dans un livre " de Questembert 2003






"Clarisse" Eric Simard-Philippe Munch Collection " Autres Mondes "

Nouvelle parue dans l'Anthologie : " Visages de l'Humain "Editions Mango Jeunesse (Tout lecteur, à partir de 11 ans)

Les manipulations génétiques, le clonage, les bio et nanotechnologies redessinent de manières accélérée les frontières de l'humain. Hommes en série, bébés à la carte, cyborgs, " humanimaux", doubles virtuels : à sa sortie de la Nouvelle Grande Fabrique du vivant, l'Homo Futuris sera-t-il toujours un être humain ? " Clarisse " pose la délicate question du problème des chimères humaines.

(Vous pouvez découvrir un extrait du livre sur le site de l'éditeur, ainsi que des critiques, articles, etc)







L'île du docteur Moreau- HG Wells- 1896

"Unique survivant d'un naufrage, Edward Prendick est recueilli sur une île des mers du Sud par un personnage singulier : le docteur Moreau, qui vit depuis 11 ans sur cette île. Il découvre avec effroi que l'île est peuplée de créatures monstrueuses, mi-hommes mi-bêtes, vivant sous la domination de Moreau et de Montgomery, son assistant. C'est Moreau lui-même qui a « fabriqué » ces créatures à partir d'animaux, dans le but de comprendre la nature de l'humanité. Les deux chirurgiens, Moreau et Montgomery, se sont livrés à des expériences de vivisections et de greffes pour tenter de donner à ces êtres la faculté de penser et de parler.

Les hommes-bêtes vivent dans un village primitif et obéissent à une « Loi » leur interdisant les comportements animaux et prônant la vénération de Moreau appelé « Maître ». Mais Prendick découvre que certaines créatures transgressent la Loi en dévorant des lapins, et Moreau lui apprend que toutes ses expériences ont échoué jusque-là, les créatures régressant systématiquement à l'état animal.

L'assassinat de Moreau par une de ses « expériences » devenue enragée remet en cause l'équilibre fragile de l'île. Montgomery est tué à son tour et Prendick ne parvient à ramener le calme qu'en tuant une partie des monstres. Au bout d'un exil forcé parmi les créatures en pleine régression, il parvient enfin à s'échapper à bord d'un radeau et à retourner à la civilisation. Mais, traumatisé par l'expérience qu'il vient de vivre, il ne peut s'empêcher de voir le reflet des hommes-animaux de Moreau dans les hommes..."




























Pour rire: Secrets de Métamorphes par Nak’hua Thorp

Parmi les magies chaotiques, la métamorphose est une des moins dangereuses pour la santé mentale. Le seul désordre habituellement noté chez un métamorphe intervient dès lors qu’il prend trop souvent une forme donnée. Ainsi, un mage qui se transforme trop souvent en loup risque à terme de se prendre pour un loup, et on a l’explication d’à peu près un cas de lycanthropie sur trois.

-Ailes
Les mages qui ne maîtrisent pas la lévitation peuvent contourner le problème en se faisant pousser des ailes dans le dos.
Inconvénient : il faut prévoir au moins cinq ou six mètres d’envergure pour soulever un humanoïde moyen. En plus, les ailes ne poussent pas assez vite pour s’enfuir vite fait en cas d’urgence, et ça fait un mal de chien.
Solution : les faire pousser à l’avance et les dissimuler sous une grande cape.
Inconvénient de la solution : l’effet du sort peut passer pour une mutation, faisant de vous une cible de choix pour les faucheurs d’OGM.


-Changer l’eau en vin
Petit sort sympathique apprécié dans les mariages, à condition que le lanceur soit de niveau suffisant, et si possible, versé dans l’œnologie. Sinon, on risque la piquette, et les mariés ne seront pas contents.


-Forme animale
Permet de se transformer en un animal de son choix, ou du moins, en l’image mentale que l’on a dudit animal, d’où l’importance de bien étudier le bestiau, sous peine de passer pour un imbécile. Les druides excellent dans la forme animale, parce qu’ils connaissent à fond leur sujet. A bas niveau, il est conseillé de s’en tenir à des animaux de gabarit comparable à celui du lanceur de sort, car la gestion des quantités de matière est un domaine extrêmement délicat à maîtriser. D’un autre côté, quand l’ennemi tombe sur une guêpe de 80 kilos, en général, il court.


-Fusion
Moyennant une synchronisation parfaite et un ego résistant aux chorégraphies ridicules, deux métamorphes de niveau équivalent peuvent se fondre en un seul, beaucoup plus puissant, qui possède la somme des connaissances des deux précédents. Au bout d’un certain temps [3], le sort s’estompe et les deux lanceurs se séparent, sans autre séquelle qu’un furieux mal de tête.


-Livre de poche
Transforme n’importe quel livre en un autre. Comme le sort est parfaitement réversible, de nombreux mages s’en servent pour changer leurs grimoires en romans à l’eau de rose le temps d’un voyage. Ainsi, leur secrets sont à l’abri, et en plus, ils ont de la lecture.


-Mets ta Morphose
Technique permettant de revêtir quasi instantanément une armure ou une combinaison +4 contre les Gorgauths. Le lanceur de sort doit pour cela effectuer un enchaînement précis de gestes, parfois avantageusement remplacé par un salto gracieux, en moins de cinq centièmes de secondes [4].


-Permutation transgenre
Lancé sur une malle contenant des vêtements, ce sort transforme les vêtements d’homme en vêtements de femme, et inversement. Parfaitement inutile, mais tellement jouissif...


-Prenez et mangez-en tous
Sort qui transforme le pain en viande et le vin en jus de rôti. A éviter dans les banquets végétariens.


-Transformer un prince en crapaud
Autrefois très prisé, ce sort n’est plus guère utilisé de nos jours, depuis que les histoires au coin du feu ont rendu public le contresort correspondant. Au printemps, de nombreuses jeunes filles font le tour des mares et embrassent tous les crapauds qu’elles trouvent.
Il existe depuis peu une variante moins connue et plus difficile à contrer : transformer un prince en épouvantail à tête de navet.


-Transformer un serpent en crapaud
Blague potache inventée par des étudiants en métamorphose qui avaient constaté que de nombreuses jeunes filles embrassaient les crapauds au printemps.


-Transmutation d’I-Beh
Nommé d’après son inventeur, le mage nain I-Beh, ce sort transforme n’importe quel objet en une somme d’argent aléatoire, généralement inférieure à sa valeur marchande (mais parfois très supérieure, de façon inexplicable). Pas le meilleur moyen pour faire fortune, mais pratique pour vider son grenier.


-Transmutation d’I-Beh inversée
Pour transformer le contenu de votre bourse en un amas d’objets aléatoires. Quand ils picolent ensemble, les métamorphes fêtards lancent ce sort pour voir s’ils trouvent des objets magiques. Et le pire, c’est que des fois, ça marche.


Il va de soi qu’à partir d’un certain niveau, un métamorphe peut transformer à peu près tout, en à peu près n’importe quoi. Ainsi, je suis friande d’un sort non répertorié dans cette liste : la transformation d’étudiant en poisson exotique. Ça fait toujours son petit effet quand à la fin de l’année, les parents récupèrent leur progéniture dans un bocal en verre.
L’année suivante, l’élève revenu à son état initial est généralement beaucoup plus attentif et beaucoup moins contrariant.


































Ateliers Ecriture et Dessin

«Les Métamorphosés»

(du CP au CM2)




L’atelier d’écriture commence par un travail sur l’imaginaire.

En fermant les yeux, et en se relaxant, les enfants (et les enseignants) découvrent un animal ou un personnage imaginaire.

A partir de ce personnage nous laissons venir une histoire qui est ensuite mise en forme grâce à la réflexion.

Ainsi, l’enfant allie le lâcher prise et la construction résonnée pour créer un texte unique et cependant structuré.

Matériel : Un papier, un stylo.




L’atelier de dessin commence comme l’atelier d’écriture, par le travail sur l’imaginaire.

Cependant les enfants peuvent aussi choisir un animal qui leur convient plus que celui découvert dans son imaginaire.

A partir de photographies d’animaux nous apprenons à regarder.

Dessiner d’après un modèle permet d’apprendre à regarder sans préjuger, et à retravailler un détail afin de le comprendre. En moins d’une heure les enfants font ainsi de grands progrès.




Ensuite nous travaillons sur la structure du corps humain, comment dessiner une personne: son corps, sa tête. Si nous avons le temps nous faisons également des croquis des copains.

Apprendre à dessiner un corps c’est apprendre SON corps, apprendre à se situer dans l’espace et donc se définir et trouver sa place.




Enfin, nous allions le corps de l’humain avec le corps de l’animal.

Nous pouvons le laisser au crayon ou bien le peindre.




Tous ces ateliers se modèlent en fonction du temps accordé.

En une demi-journée nous pouvons initier un travail.

En deux demi-journées nous pouvons aller jusqu’au bout de l’histoire et du personnage dessiné.

Si l’on travaille deux demi-journées, chacune d’elle peut être modulée entre l’écriture et le dessin.




Matériel : Revues, livres contenant de nombreuses photos d’animaux.

Papier brouillon. Papier dessin (format au choix du professeur), ou carton récupéré.

Crayon papier, gomme.

Pour la partie mise en couleur nous faisons avec les matériaux à disposition.

L’encre de chine avec plume ou pinceau est très agréable.













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